Mulhouse ville propre, ville plus sûre

Mulhouse ville propre, ça vous rappelle quelque chose? C'était un slogan inscrit sur les poubelles de la ville dans les années 70 et 80. Une forme d'appel au civisme relativement bien respecté à l'époque. Entretemps, les choses ont changé, malheureusement.

Si je vous dis que la question de la propreté est en lien avec la sécurité, me croiriez-vous? Je vous explique rapidement.

De 1994 à 2001, l'ancien procureur Rudolph Giuliani a été maire de New-York. Il a notamment réduit la criminalité et la délinquance dans cette ville en y appliquant une "tolérance zéro" vis-à-vis des criminels. Un aspect de cette politique menée lors de ses deux mandats successifs a été le nettoyage des rues. Suivant la théorie de la vitre cassée des sociologues James Q. Wilson et George Kelling en 1982 – à savoir que le désordre et la criminalité sont liés de façon causale dans une séquence de développement dans laquelle le désordre incontrôlé se propage et favorise la criminalité – , Giulani a fait en sorte que New-York retrouve un certain lustre, y diminuant ainsi le crime.

Là où on laisse une vitre brisée sans la réparer ou des ordures traîner sans les ramasser régulièrement, d'autres vitres seront brisées et d'autres ordures jetées avec négligence, créant un environnement dégradé où la délinquance et le crime se développeront plus facilement. Le fameux "sentiment d'insécurité" se transforme alors en véritable insécurité pour les citoyens.

À Mulhouse, nous devons pratiquer une tolérance zéro sur les déchets et leur traitement et engager un grand plan d'entretien de la voirie. En effet, il n'est pas normal que des containers débordants soient exposés à ciel ouvert (rue Jules Michelet, par exemple), disponibles pour y mettre le feu, ou que des herbes folles poussent à l'envi entre des trottoirs et la chaussée (rue de Quimper, rue de Dieppe par exemple), donnant une impression générale d'abandon.

Tout cela a naturellement un coût, mais restaurer Mulhouse pour redonner aux Mulhousiens la fierté d'y vivre n'a pas de prix.

Emmanuel Taffarelli